Le Musée Malraux porte un projet ambitieux avec l’inauguration d’une saison d’images en mouvement intitulée MuMaBoX. D’octobre 2010 à mai 2011, la salle de conférence du musée transformée pour l’occasion en boîte noire accueillera une projection mensuelle de vidéo ou de cinéma. La programmation confiée à Christophe Guérin réunira les œuvres des précurseurs (Bill Viola, Nam June Paik, Joan Jonas…) avec la création la plus contemporaine (Maïder Fortuné, Emmanuelle Antille, les productions du Fresnoy…) dans des programmes thématiques. Les projections, gratuites et accessibles à tous auront lieu un mercredi par mois à 18 h.
Mercredi 20 octobre 2010 / 18 h
Bill Viola
Bill Viola (né en 1951 à New York) est internationalement reconnu comme l’un des plus grands artistes d’aujourd’hui. Il a contribué à établir la vidéo comme une forme essentielle de l’art contemporain.
Bill Viola, The Reflecting Pool, 1977-79. Videotape, color, mono sound ; 7:00 minutes / Photo : Kira Perov
The Reflecting Pool - Collected Work 1977-80 / 62’
Bill Viola utilise la vidéo pour explorer les phénomènes de la perception sensorielle comme un moyen de connaissance de soi. Son travail se concentre sur l’expérience humaine universelle –
naissance, mort, épanouissement de la conscience – et prend racine dans les arts d’orient et d’occident, ainsi que dans diverses traditions spirituelles. Il décrit The Reflecting Pool comme «
une collection de cinq vidéos indépendantes qui, considérée comme un tout, décrit les étapes d’un cheminement personnel en utilisant des images de transition – du jour à la nuit, du
mouvement à l’immobilité, de la temporalité à l’intemporalité, etc. Chaque œuvre explore des techniques vidéo spécifiques, en associant les possibilités de spatialisation du son stéréo.
»
The Reflecting Pool / 1977-79 / 7’
Moonblood / 1977-79 /12’48
Silent Life / 1979 / 13’14
Ancient of Days / 1979-81 / 12’21
Vegetable Memory / 1978-80 / 15’1
Mercredi 17 novembre 2010 / 18 h
Peter Fischli & David Weiss
Peter Fischli et David Weiss sont tous deux originaires de Zurich. Après des études d’art, ils décident à partir de 1979 d’élaborer une œuvre commune qui s’inspire de l’esthétique
populaire, à travers laquelle ils réinterprètent le quotidien entre amusement et désabusement.
Der Geringste Widerstand, film de Peter Fischli & David Weiss, 1981 / courtesy T&C Films, Zurich
Der Geringste Widerstand (La moindre résistance) 1981 / 30’
Dans ce film tourné entre Los Angeles et Zurich, un ours et un rat (interprétés par les artistes eux-mêmes) ont l’intention de faire des affaires dans le monde de l’art. Arrivés dans une
galerie qui expose ses sculptures, ils découvrent le cadavre d’un artiste qu’ils emmènent avec eux, pensant ainsi entrer dans le milieu et gagner le statut de « coqueluches du beau monde ».
Parallèlement, une discussion s’engage entre eux sur le rapport entre art et criminalité. Pour le rat, il n’y a aucune différence entre un artiste et un détective : l’artiste cherche sans
cesse des clés afin de résoudre les énigmes du monde qui l’entoure.
Der Lauf Der Dinge (Le cours des choses) 1986-1987 / 28’
Dans un entrepôt, une structure instable de 20 à 30 mètres de long a été construite à partir de différents matériaux. Si l’on met cette structure en action, une réaction en chaîne se produit. Le feu, l’eau, la pesanteur et la chimie déterminent le cycle de vie des objets et des choses. C’est ainsi que commence une histoire sur les causes et les effets, les mécanismes de l’art, l’improbabilité et la précision.
Mercredi 15 décembre 2010 / 18 h
Le corps en jeu
La représentation du corps dans l’histoire de l’image en mouvement fait d’abord état du lien entre l’immédiateté de la performance comme expression artistique et la nécessité d’en conserver une trace à l’aide d’un moyen d’enregistrement destiné à fixer l’action dans le temps.
Pickelporno <Pimple Porno>, 1992, video by Pipilotti Rist (video still) / Courtesy the artist and Hauser & Wirth
Au-delà de cette dimension historique dont cette sélection témoigne, les artistes investissent leur propre corps comme matériau de l’œuvre au même titre que le medium vidéo. Le corps devient l’objet d’une spéculation partagée entre l’artiste et le spectateur. Territoire intime tour à tour de la douleur ou du désir, libre ou contraint, objet d’altérations diverses – morcellement, dédoublement, incrustation, dilatation – le corps vidéographié renvoie aussi bien à l’artiste qu’à notre propre expérience corporelle, réelle ou fantasmée.
Hyperbulie / VALIE EXPORT / 1973 / 6 ’31
Left Side Right Side / Joan Jonas / 1972 / 8’50
Pickelporno / Pipilotti Rist / 1992 / 12’02
Manipuler son corps / Laëtitia Bourget / 1998 / 4’30
B.A. BA / Nathalie Rich-Fernandez / 2002 / 1’45
Totem / Maïder Fortuné / 2001 / 11’
In the mix / Jan Machacek / 2008 / 4’
Mes habits neufs / Anne-Marie Rognon / 2005 / 3’50
Infos pratiques
Les projections ont lieu dans L’auditorium du Musée Malraux
2, boulevard Clemenceau / 76600 Le Havre
renseignements : 02 35 19 62 79
L’entrée est Libre dans la limite des places disponibles